Pornstar malgré moi 

Florent Decruyenare, e-nettoyeur de l'agence CSV, explique comment il procède pour «nettoyer un profil» sur le web

Comment s'y prendre quand une photo compromettante ou une sextape est diffusée sur Internet ? Votre nom et prénom apparaissent en haut de page sur les moteurs de recherche tant les contenus sont bien référencés ? Il existe des agences appelés «e-nettoyeurs» qui agissent pour contrer au mieux ces contenus dégradants. Ces as du référencement naturel (SEO) vont ainsi tenter de supprimer toutes les pages nuisibles -ou au pire noyer ces mauvais liens dans la Toile par de nouveaux contenus positifs.

Certains e-nettoyeurs travaillent en étroite collaboration avec des avocats pour obtenir des autorisations de fermeture de site. 

La majeure partie des clients de l'agence CSV (voir vidéo) sont des grandes sociétés ou des patrons influents. Gérer sa e-reputation a un coût. Comptez entre 2000€ et 10.000€ pour bénéficier d'une image «clean» (ou presque).

Comment « nettoyer » mon image sur Internet

Le principe était simple. Votre ex vous trompait, vous déteniez des photos et ou vidéos d’elle/lui compromettantes, vous pouviez les publier sur internet et obtenir votre vengeance dans l’immédiat. 

Créé en 1999, le site internet de vengeances www.jemevenge.com a été très actif pendant longtemps et fonctionnait comme un site de pornographie. Certains contenus étaient gratuits, d’autres n’étaient accessibles que par abonnement (au début 3.99€ par mois puis 9.99€). Milukman, fondateur du site de vengeances et auteur du livre «X Business, les dessous du sexe» a vendu son site en 2010 après une perquisition à son domicile. Il nous révèle en exclusivité comment il a pu publier des photos volées -et surtout diffusées à l’insu des victimes- pendant dix ans sans jamais se faire prendre par la justice, malgré ses apparitions sur des plateaux télé.

À l’époque, le site était populaire et comptait près de 20.000 visites par jour et dégageait un bénéfice mensuel d’environ 10.000€. Un business dont l'auteur ne se vante pas mais ne regrette pas pour autant. Sa devise?  «Business is business».

Nous avons rencontré Milukman, créateur du site www.jemevenge.com

À 21 ans, Marie* avoue ne pas être très «fière d'elle». En 2012, lors de son année de Terminale, elle avoue avoir envoyé à toute sa classe une photo intime de son ex petite amie. Ses motivations ? Cette dernière l'aurait quitté pour une de ses camarades de classe avec qui l'histoire se serait terminée quelques jours plus tôt. Pour se venger, les deux amies auraient donc décidé d'agir ensemble et de diffuser les photos provocantes de la jeune fille -mineure à l'époque- à tous les lycéens.

On appelle cette technique le revenge porn ou le «sex revenge». Chaque année, on recense de nombreux cas de la même nature qui amènent même certaines jeunes filles à se suicider. En mai 2015, Aïcha, une jeune fille de 14 ans seulement s'est defenestrée dans l'appartement de sa grand mère à Stains (Seine-saint-Denis).
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Le revenge porn toucherait surtout les plus jeunes d'entre elles; inconscientes qui s'adonneraient au sexting sans prendre conscience du danger. Néanmoins, certaines victimes ne sont pas au courant de l'existence de certaines photos/vidéos... prises à leur insu.

*Le prénom a été modifié

Quelles lois pour nous protéger en France?

Businessman, il a créé un site de vengeances ultra populaire

Trahie par ma petite amie, je me suis vengée

Marie, 21 ans, a diffusé une photo de son ex petite amie nue pour se venger .... 

Comment faire face à des photos et vidéos de vous dénudées qui se retrouveraient sur Internet ainsi que dans tous les téléphones portables ?
Avocats, e-nettoyeurs, découvrez toutes les mesures à prendre pour faire face au revenge-porn.

Partie 5

Matthieu Cordelier, avocat spécialisé en droit à l'image et e-reputation, nous explique comment se défendre face au revenge porn mais aussi les limites de la loi française 

Partie 3

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